Le conseil syndical de la copropriété se compose de membres élus par l’assemblée générale des copropriétaires. Dans le cadre de leur mission d’assistance et de contrôle du syndic, les conseillers syndicaux sont dotés de pouvoirs, disposent de prérogatives et sont soumis à des obligations. Quel qu’en soit le motif, les copropriétaires peuvent s’avérer insatisfaits de l’exécution de leurs fonctions par leurs mandataires. Avant de rechercher sa responsabilité civile ou pénale et d’engager une action en justice, le syndicat peut décider de mettre un terme au mandat d’un conseiller syndical : il procède à la révocation des membres du conseil syndical contre lesquels des griefs sont formés.
Si la loi évoque la révocation d’un membre du conseil syndical, elle ne précise pas les motifs la justifiant. Ils peuvent néanmoins être déduits des textes légaux, ainsi que de la pratique et de la jurisprudence.
La mauvaise exécution de leurs missions, un abus de pouvoir ou une collusion frauduleuse avec le syndic peut justifier une révocation des membres du conseil syndical.
Les conseillers syndicaux exercent leurs différentes missions dans le cadre d’un mandat bénévole. En tant que mandataires du syndicat des copropriétaires, ils lui sont juridiquement liés. Dans cette mesure et malgré leur statut bénévole, leur responsabilité contractuelle peut être recherchée. De même, la responsabilité délictuelle d’un conseiller syndical peut être mise en cause en cas de dommage subi par le syndicat, le syndic ou un tiers, suite à une faute ou une négligence commise par le membre du conseil syndical.
À noter : le collège des membres du conseil syndical n’étant pas doté de la personnalité morale, sa responsabilité en tant qu’entité ne peut être recherchée.
Avant de mettre en œuvre une procédure judiciaire longue et coûteuse – et parfois disproportionnée – les copropriétaires peuvent procéder à la révocation d’un membre du conseil syndical à titre de sanction d’une part, pour protéger les intérêts de la copropriété d’autre part.
À noter : si le préjudice est important, le syndicat peut évidemment décider de révoquer le conseiller syndical tout en engageant sa responsabilité devant le tribunal civil ou pénal. Dans ce contexte, il est recommandé aux conseillers syndicaux de souscrire une assurance.
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Les membres titulaires du conseil syndical – ainsi que les suppléants – sont désignés par l’assemblée générale des copropriétaires, lors d’un vote à la majorité absolue.
À noter : faute de candidatures ou à défaut de majorité, il arrive que le conseil syndical soit nommé par voie judiciaire.
Les conseillers syndicaux sont élus pour une durée maximale de 3 ans, renouvelable. Le syndicat mandant peut mettre un terme anticipé au mandat d’un conseiller syndical en procédant à sa révocation.
Bon à savoir : il n’appartient en aucun cas au syndic – bénévole ou professionnel – de décider de la révocation des membres du conseil syndical.
Pour révoquer valablement un membre du conseil syndical, l’assemblée générale doit adopter cette délibération à la majorité des voix de tous les copropriétaires.
En cas de vacance d’un siège de conseiller syndical, un suppléant le remplace, dans l’ordre de l’élection des suppléants – l’ordre est déterminé par le nombre de voix obtenues lors du vote – et pour la durée initiale du mandat du membre titulaire révoqué.
Attention : le conseil syndical n’est plus régulièrement constitué lorsqu’un quart des sièges est vacant. Pour éviter une situation de blocage ou de nouvelles élections en urgence, le syndicat doit donc veiller à imposer un nombre de sièges suffisant et/ou à prévoir des suppléants en nombre suffisant.
Si les copropriétaires disposent de pouvoirs étendus – élection et révocation des membres du conseil syndical à la majorité absolue – leurs prérogatives sont encadrées afin d’éviter les abus : le conseiller syndical révoqué en l’absence de motif sérieux peut engager la responsabilité du syndicat.
Exemples de motifs sérieux :
Dans la mesure où :
la jurisprudence énonce que les faits reprochés sur cette base ne constituent pas des motifs sérieux de révocation des membres du conseil syndical.
Le conseil syndical élit en son sein un président, pour une durée qu’il détermine et dans la limite de 3 ans renouvelable. Le mandat du président peut être interrompu à sa propre initiative – dans l’hypothèse où il présente sa démission – et à l’initiative des conseillers syndicaux, qui procèdent à sa révocation.
Les copropriétaires disposent également d’un moyen d’action pour démettre le président du conseil syndical de ses fonctions : l’assemblée générale procède à sa révocation en tant que conseiller syndical, dans les mêmes conditions qu’un membre classique.